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Type de textesource
TitreΤ ς τν Τυάνεα Απολλώνιον
AuteursPhilostrate d’Athènes (Φιλόστρατος)
Date de rédaction(217):(245)
Date de publication originale
Titre traduitApollonius de Tyane: sa vie, ses voyages, ses prodiges
Auteurs de la traductionChassang, Alexis
Date de traduction1862
Date d'édition moderne ou de réédition
Editeur moderne
Date de reprint

Encore quelques actes d\'Apollonius, dont le souvenir mérite d\'être conservé. Un homme était amoureux de la statue de la Vénus de Cnide, qui est représentée nue. Il lui faisait de riches dons, et promettait de lui en faire de plus riches encore afin qu\'elle l\'acceptât pour époux. Apollonius trouvait absurde une telle conduite. Mais les habitants de Cnide n\'y voyaient rien de mal : ils disaient même que le pouvoir de la déesse n\'en était que plus manifeste, puisqu\'elle trouvait un amant. Apollonius n\'en voulut pas moins purifier le temple de cette folie ; les Cnidiens lui demandèrent s\'il se proposait d\'amender quelque chose aux sacrifices et aux prières : « Je veux répondit-il, amender les yeux, mais vos rites nationaux resteront tels qu\'ils sont. » Il fit venir l\'amoureux transi, et lui demanda s\'il croyait aux Dieux. « J\'y crois si bien, répondit l\'insensé, que je suis épris d\'une déesse, que je veux l\'épouser, et que je célèbre les sacrifices de l\'hymen. - Mon ami, lui dit Apollonius, votre présomption vous vient des poètes qui chantent l\'hymen des Anchise et des Pélée avec des déesses, mais croyez à ce que je vais vous dire de l\'amour entre les différents êtres. Les Dieux aiment des déesses; les hommes, des femmes; les animaux, des femelles de leur espèce; chaque être aime son semblable, pour en fauter des êtres semblables à lui. Quand il y a union entre deux êtres d\'espèces différentes, c\'est une monstruosité, ce n\'est pas un hymen. Si vous aviez songé â l\'histoire d\'Ixion, jamais il ne vous serait venu à l\'esprit de vous éprendre pour un être d\'une nature différente de la vôtre. Ixion tourne comme une roue dans le ciel; quant à vous, si vous ne renoncez à entrer dans ce temple, vous serez poursuivi par le malheur sur toute la terre, et vous ne pourrez dire que les Dieux ne sont pas justes envers vous. » Ainsi s\'éteignit cette ivresse, et l\'amoureux s\'en alla, après avoir offert à Vénus un sacrifice pour implorer son pardon.